Au commencement...
Et le majestueux rapace déploya ses ailes dans un envol alliant grâce et beauté, tandis qu'il faisait virevolter maintes poussières.
Ces poussières, dégringolant rapidement d'un pan de montagne,
entrainèrent des gravillons, ces gravillons entamant une descente à
vitesse grandissant. Ainsi se joignirent à la chute des minéraux de
dimension sans cesse grandissante, jusqu'à finir par atteindre la
taille de rochers, formant une splendide avalanche de pierres qui
dévala à une vitesse inouïe le flanc de montagne. Parvenant finalement
au terme de sa chute, l'avalanche clot la vie d'une dizaine de
randonneurs, personnes aimant la montagne mais que la montagne sembla
ne pas aimer.
Pendant ce temps, quelques photographes
adeptes de nature s'extasiaient sur l'envol du magnifique rapace, sans
se douter qu'il était à l'origine du décès de leurs amis qui étaient
partis se promener. Cette histoire, totalement imaginaire quoique que
potentiellement tout à fait vraisemblable, laisse à penser que si
pierre qui roule n'amasse pas mousse, elle parvient tout de même à
faire autant mal qu'à donner la frousse.
Ainsi
cet espace sera un exutoire où la plume, mêlée de sarcasme deviendra
une lame, tailladant avec un bonheur et une joie perverse la chair de la
bêtise humaine, se régalant du sang arriéré et décérébré de cette
éminente espèce qu'est l'être humain, toujours aussi apte à se cogner
la figure, qu'il fut "civilisé" rasé et en costume, ou "barbare" poilu
et vêtu de peau d'ours.
(A noter que les femmes actuelles
tiennent sans doute à revenir à la préhistoire en se revêtant de peau,
quoi qu'elles semblent avoir plus tendance à préférer le crocodile que
le mammouth, et se maquiller avec des extraits de placenta qu'avec de
la boue.)