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De la plume à la lame

De la plume à la lame
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11 septembre 2006

Ah les profs de philo'...

  ~Il parait qu'enseigner la philosophie en tant que professeur diplômé implique sans recours possible de se prendre au sérieux, sans doute trop, entrainant assez souvent une auto-estime quelque peu exagérée. Mais, suivant ce concept, doit-on en venir à considérer que les études menant au diplôme de professeur de philosophie comprennent des cours pour apprendre à surdévelopper son égo de manière démesurée, ou faut-il considérer ce trait de caractère réccurent comme une réaction pathologique naturelle de l'homme au cursus de prof' de philo, de la même manière qu'il est propre aux médecins de développer une incapacité quasi-totale à écrire lisiblement?

Cette question, trop ignorée, devrait réellement être étudiée car si la réalité s'incarne dans cette seconde et dernière hypothèse, étudier l'éventualité d'une solution reviendrait à vouloir modifier l'état mental humain primaire, ce qui impliquerait que le diplôme de professeur de philosophie devrait n'être décerné qu'aux candidats ayant réagi positivement à un traitement psychiâtrique intensif. Mais, dans le cas où serait effective la première éventualité envisagée, il faudrait se résigner à considérer cette erreur insérée dans le cursus comme une énième lacune béante, lacunes qui peuplent les programmes de l'Education nationale avec la même importance numérique que les juifs en Pologne avant la Seconde Guerre mondiale, ou encore en nombre comparable avec le nombre d'illetrés dans la catégorie socioprofessionnelle des ouvriers non qualifiés. Cette idée serait d'ailleurs d'autant plus navrante qu'il est devenu un fait établi que les gourvenements ont toujoutrs été plus à même de résoudre les problèmes qu'ils avaient eux-mêmes créés que ceux qu'ils avaient été élus pour résoudre, ce qui laisse en outre à penser que la France sera redevenue un empire et sera première puissance mondiale avant que l'Education nationale ne se préoccupe de réformes utiles, et pourtant imaginer la France première dans un classement valorisant quel qu'il fut reviendrait à dire qu'elle serait seule dans le dit classement.

Mais pour en revenir à nos éminents professeurs de philosophie ainsi qu'à leur égo surdimensionné et pour conlure par la même occasion, on peut supposer que si nos profs de philo' français émigraient aux Etats-Unis, ils pourraient choisir d'épouser leur égo, celui-ci étant trop souvent démesuré au point de pouvoir constituer à lui tout seul une personne à part entière.

Leibniz

(ci dessus une représentation peinte du philosophe optimiste Gottfried Leibniz,[01/07/1646-14/11/1716])

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12 août 2006

Plaidoirie pour le cynisme

Plaidoirie

Aimant à regarder la Vie d'un oeil savoureusement moqueur et commentant nombre de ses côtés avec une pointe de cynisme ma foi un peu plus que taquin, voilà que l'on m'accuse d'être de ces personnes que l'incapacité permanente à s'amuser - caractéristique de l'adulte lambda pour ne pas dire stéréotypé - a rendu aigri et sans saveur.

Mesdames et messieurs les jurés, je me permets de prendre cette allure des plus grandiloquentes et ma foi sans doute quelque peu théâtrale pour user de mes droits et hurler ouvertement, tel le supporter enfoncé dans son divan devant son écran TV qui lui retransmet un quelconque match de football, que je conteste allègrement et volontiers avec une vigueur et sans vergogne ces accusations diffamantes et après tout pourquoi pas affamantes pour un scrupuleux défenseur de la justice de mon cru, et, pour une personne telle que moi qui se nourrit de justice, ces accusations sont aussi affamantes qu'un journal télévisé pour celui qui se nourrit d'informations.

Aussi je prête serment devant les hommes, quoi que j'eus été plus à l'aise devant mon assiette, et affirme autant que confirme que ce cynisme sans doute antisocial est l'expression de ma plus joviale et infantile joie de vivre, et non pas celle de l'aigrissement tel qu'il peut se matérialiser chez le vil et infâme raciste qui trie les humains à la couleur comme les Dragibus de Haribo.

16 juillet 2006

Le Journal Télévisé

journal_t_l_vis_

Pour introduire ma réflexion actuelle, je commencerai par la réflexion suivante: Pour qu'un film ait un quelconque interêt, il a non seulement besoin d'acteurs, cela va de soit, mais aussi et on l'oublie trop souvent , de spectateurs.
Et pourtant non je ne parlerai ni de film ni de cinéma, quoique le sujet n'en est pas si loin tout de même, puisque je discourrai sur une émission télévisée des plus passionnantes, à savoir le journal télévisé. Même si cela ne date pas d'hier, nous serons approximativement tous du même avis et nous accorderons à dire qu'à l'heure actuelle les médias sont rois et l'information est sans aucun doute son arme absolue.
En effet nous ne connaissons que trop bien l'image du couple de français moyens, affalé sur le divan ou assis en train de se restaurer en même temps qu'ils s'abrutissent de journaux télévisés, la plupart des journaux écrits présentant un minimum d'interêt et de qualités étant  des oeuvres littéraires d'une complexité incommensurable pour les personnes de base qui constituent la majeure partie d'un pays passionné de pinard et de camembert.
Mais une chose tout de même plus captivante que le ridicule des positions observées lors des séances d'abrutissage télévisé est les horaires auxquelles sont diffusés nos JT adorés. En effet il y en a un pour chaque repas de la journée, la télévision nous proposant  bizarrement aux heures piles ou nous êtres humains plus "aisés", si je puis me permettre cet euphémisme, nous restaurons. Chose d'autant plus surprenante que selon toute probabilité, il y a des chances non négligeables qu'il nous soit donné d'observer alors que nous nous sustentons des congénères d'Afrique qui eux se nourrirraient bien s'ils avaient quelque autre met à ingérer que ce qui compose le sol qu'ils foulent et les quelques insectes qui passent. Naturellement, il apparait nettement plus important de, tandis que l'on se ressert en soupe, en homard ou quelque autre plat dont la valeur pourrait financer la relance économique de certains états, de se prendre de pitié pour le chaos qui règne dans ces derniers. Comme songeait à le faire Pierre Desproges qui s'intéressait à l'idée de - dixit himself - "pousser une longue plainte déchirante pudiquement cachée sous la morsure cinglante de mon humour ravageur",  Scandalisons-nous, nous aussi, de ces injustices qui frappent ces pauvres bougres qui, pendant que nous nous laisserons bercer par les bras de Morphée, rejoindront par paquets de 10 ceux de Thanatos.
En s'intéressant à un autre aspect de l'impartialité des informations retransmises par nos "vidéo-scribouillards" préférés, remarquer que, curieusement, en plus que ce soient toujours les mêmes conflits qui reviennent avec un nouvel "assaisonnement",  nous redécouvrons chaque fois les mêmes méhants-vilains-pas-beaux qu'il faut tuer, sans tenir compte du fait que ce genre de règlement conflits ressemble étrangement à certains agissement à retombées démographiques que l'on qualifie couramment de génocides.
Ecoutons le journal de la télé, il va nous dire quel dirigeant il faut insulter et quel peuple il faut détester cette semaine...
remarque de ce point de vue là, on pourrait considérer que le Journal télévisé participe à définir la mode actuelle, et ce n'est sans aucun doute pas la pire manifestion de son effet "panurgique"...
Mais après tout, nous passons nôtre vie soumis à l'opinion de telle ou telle personne, alors pourquoi pas à celle de vidéo-scribouillards à la partialité aussi dissimulée qu'un steak tartare dans une assiette de fromages?
Et faites attention les enfants, pensez en cachette, sinon papa J.T. va vous gronder...

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27 juin 2006

L'euthanasie, question de survie?

euthanasie

La France souffre actuellement d'un trés important déficit économique, du à un système social devenu trop coûteux et trop peu efficace.
Quand on y pense, tant de personnes se fatiguent en solutions inapplicables et demi-mesures inutiles, des éventualités extravagantes mais qui sont les plus efficaces imaginées lorsqu'elles résolvent le quart des problèmes qu'elles posent, tandis qu'une solution simple, efficace est là et existe depuis longtemps déjà...
L'euthanasie en effet présente de nombreux avantages et qualités si on l'applique convenablement et dans la mesure du raisonnable.
Pour ma part je propose un programme qui permettrait à nôtre cher pays de mangeurs de camembert et de buveurs de vin. Tout d'abord, posons un âge limite de vie tel que 70 ans, ainsi, arrivés à cet âge limite et étant donc trop vieux pour travailler, les personnes seront euthanasiées. L'application de ce principe permettrait déjà la suppression des systèmes de retraites et donc beaucoup d'argent en moins gaspillés pour laisser vieillir des vieux croutons séniles  qui de toute manière aimeraient pour la plupart ne plus finir leur vie seuls, abandonnés non seulement par leurs enfants qui ont oublié qu'il existaient dés lors qu'il sont devenus indépendants et n'ont plus eu besoin de leur fric, mais aussi par la santé aussi bien physique et mentale, se retrouvant à trembler comme des feuilles et à ne plus se souvenir s'ils viennent de boire leur verre d'eau où de manger leur purée, tant leur mémoire les abandonne, au point de faire concurrence au poisson rouge, animal d'une faiblesse mémorielle mythique.
Pour en revenir à l'euthanasie sur les personnes du 3ème âge, - quoi que certains sont plus proches du 4 ou 5ème mais là n'est pas la question, peu importe qu'ils aient été là ou non durant la Révolution - la plupart de ces personnes étant justement malades ou d'un santé trés fragile, on économise ainsi une grande partie de l'argent dépensé pour les remboursements de soins médicaux, inutilement d'ailleurs puisque de toute façon ces pauvres vieillards approchant la fossilisation n'ont plus qu'un temps négligeable à vivre et n'ont de toute manière plus rien à attendre ou à apporter à qui que ce soit.
Ensuite, prenons toutes les maladies graves, telles que les cancers, tumeurs malignes, le sida, la mucovicidose et d'autres maladies et infections pour certaines encore incurables, l'euthanasie se présente une fois de plus comme une solution efficace, simple et peu coûteuse! Mettons fin aux souffrances - qu'ils le veuillent ou non là n'est pas la question - de ces pauvres porteurs de maladies ainsi nous éviterons des soins coûteux, souvent inutiles, et en plus cela permet de réguler non négligeablement la démographie.
Un autre bienfait social apporté par l'euthanasie... La dépression est un fléau des plus redoutables et qui tend à se développer à notre époque. Donnons ce qu'ils désirent à tous ces dépressifs souvent suicidaires, enterrons-les afin qu'ils ne souffrent plus, que les emplois qu'ils occupent sans les rentabiliser soient libérés, ainsi d'autres personnes pour  les rentabiliser, faisant du même coup baisser le chômage.
Et il ne faut pas croire que l'idée soit nouvelle ni même si mal vue qu'elle l'est souvent - à tort d'ailleurs, au vu de toutes les perspectives qu'elle offre - car déjà lorsque Mittérand était président, un de ses conseillers avait déjà la lucidité d'entrevoir l'euthanasie comme une notable solution économique.
Et puis au fond, que ceux dont cela choque la morale, que ceux qui trouvent cela atroce, regardent autour d'eux, on s'entretue bien sous prétexte de guerre, et les personnes qui meurent sont celles qui sont les plus utiles, alors pourquoi ne pas se débarasser de ceux qui ne le sont plus nous-mêmes?

euthanasie

22 juin 2006

Ah le football...

footballeur


Me sentant obligé de suivre l'actualité - et non pas la mode car je ne pense pas avoir sufffisamment de laine sur le dos pour pouvoir ressembler assez à un mouton - mais aussi parce que cette dite actualité m'offre sur un plateau d'argent un sujet de choix, je n'i pu m'empêcher de consacrer quelques lignes à un évènement incontournable, ainsi qu'au sport dans lequel il s'inscrit, à savoir la coupe du monde de football.
Je ne saurais cacher que je suis moi-même fan de football. Et oui, lorsque, pris d'une crise de folie, je m'incarne en canidé, - oui j'ai bien dit crise de folie, pas d'absence de personnalité digne d'un fonctionnaire public - j'aime à passer de longs moments à poursuivre un ballon, explosant joyeusement au passage tout tibia de personnes approchant un peu trop ma baballe chérie.
J'ai d'ailleurs longuement songé à m'entrainer afin de pouvoir présenter un chien dressé dans un club professionnel.
Oh ce n'est pas pour prouver quoi que ce soit, il est de notoriété publique que les chiens n'ont pas besoin d'entrainement ni d'être vêtus avec la plus désoeuvrante absence de goût vestimentaire qui soit pour savoir mieux manipuler un ballon que les douzaines de bipèdes arriérés qui se savatent à coups de crampons sur un carré de gazon, carré de gazon par ailleurs entouré de gradins pour permettre à des centaines de sacs à bière braillards sur pattes de s'égosiller à hurler comme des veaux aux bipèdes à crampons qu'ils ne savent pas "jouer", bipèdes qui par ailleurs ne les entendent même pas, mais passons ce genre de détails.
Cela étant dit et l'absence d'interêt totale du concept de base du football étant reconnue, il faut tout de même en reconnaitre l'utilité économique.
Je prendrai comme illustration le fait que le Mondial d'Allemagne a permis l'importation de 50000 prostituées de l'Est. Outre le fait que le 800m allongé payant semble inexorablement lié à tous les autres sports, il faut reconnaitre que cette utilisation des services publics allemands va permettre à l'Allemagne un remarquable profit économique.
Un autre avantage, cette fois-ci un peu plus "personnel", est que l'on apprend la valeur de certaines personnes.
Par exemple, on sait que le célébrissime - et un peu âgé - tapeur de balle Zinedine Zidane vaut, selon le Real Madrid, 50 millions d'€.
C'est dans ces moments-là qu'on se dit qu'on approche de l'homme qui valait 3 milliards... D'un autre côté, si l'on choisit de regardr cela sous un autre angle, on peut aussi trouver qu'en quelques siècles, l'esclavage d'espèces primitives n'a pas échappé à l'inflation...
Enfin quoi qu'il en soit, je dois avouer que je nepense pas être jamais capable d'avoir "l'ouverture d'esprit" requise pour comprendre, au delà même de le faire soi-même pour le plaisir de courir après une balle, l'interêt de regarder d'autres types habillés comme des scouts mais de manière plus relachée courir après un ballon et danser sans le moindre sens du rythmne dans le but d'effectuer ce qui s'appelle à priori des "gestes techniques", quoi que je ne vois guère de technique dans leur danse frénétique, si ce n'est le ridicule dont ils semblent se vêtir bien mieux que de leur accoutrement indigne d'un clown.
Mais après tout, sans doute les regarde-t-on pour le plaisir de leur lancer une phrase tout à fait adaptée à la situation, à savoir
"Cours Forest!"...

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14 juin 2006

La légende de l'homme à la cervelle d'or

   

En lisant votre lettre, madame, j'ai eu comme un remords. Je m'en suis voulu de la couleur un peu trop demi-deuil de mes historiettes, et je m'étais promis de vous offrir aujourd'hui quelque chose de joyeux, de follement joyeux.

    Pourquoi serais-je triste, après tout ? Je vis à mille lieues des brouillards parisiens, sur une colline lumineuse, dans le pays des tambourins et du vin muscat. Autour de chez moi tout n'est que soleil et musique ; j'ai des orchestres de culs-blancs, des orphéons de mésanges ; le matin, les courlis qui font : « Coureli ! coureli ! », à midi, les cigales ; puis les pâtres qui jouent du fifre, et les belles filles brunes qu'on entend rire dans les vignes... En vérité, l'endroit est mal choisi pour broyer du noir ; je devrais plutôt expédier aux dames des poèmes couleur de rose et des pleins paniers de contes galants.

    Eh bien, non ! je suis encore trop près de Paris. Tous les jours, jusque dans mes pins, il m'envoie les éclaboussures de ses tristesses... À l'heure même où j'écris ces lignes, je viens d'apprendre la mort misérable du pauvre Charles Barbara; et mon moulin en est tout en deuil. Adieu les courlis et les cigales ! Je n'ai plus le coeur à rien de gai... Voilà pourquoi, madame, au lieu du joli conte badin que je m'étais promis de vous faire, vous n'aurez encore aujourd'hui qu'une légende mélancolique.

cervelle 

Il était une fois un homme qui avait une cervelle d'or ; oui, madame, une cervelle toute en or. Lorsqu'il vint au monde, les médecins pensaient que cet enfant ne vivrait pas, tant sa tête était lourde et son crâne démesuré. Il vécut cependant et grandit au soleil comme un beau plant d'olivier ; seulement sa grosse tête l'entraînait toujours, et c'était pitié de le voir se cogner à tous les meubles en marchant... Il tombait souvent. Un jour, il roula du haut d'un perron et vint donner du front contre un degré de marbre, où son crâne sonna comme un lingot. On le crut mort, mais en le relevant, on ne lui trouva qu'une légère blessure, avec deux ou trois gouttelettes d'or caillées dans ses cheveux blonds. C'est ainsi que les parents apprirent que l'enfant avait une cervelle en or.

    La chose fut tenue secrète ; le pauvre petit lui-même ne se douta de rien. De temps en temps, il demandait pourquoi on ne le laissait plus courir devant la porte avec les garçonnets de la rue.

    - On vous volerait, mon beau trésor ! lui répondait sa mère...

  Alors le petit avait grand-peur d'être volé ; il retournait jouer tout seul, sans rien dire, et se trimbalait lourdement d'une salle à l'autre...

    À dix-huit ans seulement, ses parents lui révélèrent le don monstrueux qu'il tenait du destin; et, comme ils l'avaient élevé et nourri jusque-là, ils lui demandèrent en retour un peu de son or. L'enfant n'hésita pas ; sur l'heure même - comment ? par quels moyens ? la légende ne l'a pas dit -, il s'arracha du crâne un morceau d'or massif, un morceau gros comme une noix, qu'il jeta fièrement sur les genoux de sa mère... Puis, tout ébloui des richesses qu'il portait dans la tête, fou de désirs, ivre de sa puissance, il quitta la maison paternelle et s'en alla par le monde en gaspillant son trésor.

    Du train dont il menait sa vie, royalement, et semant l'or sans compter, on aurait dit que sa cervelle était inépuisable... Elle s'épuisait cependant, et à mesure on pouvait voir les yeux s'éteindre, la joue devenir plus creuse. Un jour enfin, au matin d'une débauche folle, le malheureux, resté seul parmi les débris du festin et les lustres qui pâlissaient, s'épouvanta de l'énorme brèche qu'il avait déjà faite à son lingot : il était temps de s'arrêter.

    Dès lors, ce fut une existence nouvelle. L'homme à la cervelle d'or s'en alla vivre, à l'écart, du travail de ses mains, soupçonneux et craintif comme un avare, fuyant les tentations, tâchant d'oublier lui-même ces fatales richesses auxquelles il ne voulait plus toucher... Par malheur un ami l'avait suivi dans sa solitude, et cet ami connaissait son secret.

  Une nuit, le pauvre homme fut réveillé en sursaut par une douleur à la tête, une effroyable douleur ; il se dressa éperdu, et vit, dans un rayon de lune, l'ami qui fuyait en cachant quelque chose sous son manteau... Encore un peu de cervelle qu'on lui emportait !...

  À quelque temps de là, l'homme à la cervelle d'or devint amoureux, et cette fois tout fut fini... Il aimait du meilleur de son âme une petite femme blonde, qui l'aimait bien aussi, mais qui préférait encore les pompons, les plumes blanches et les jolis glands mordorés battant le long des bottines.

    Entre les mains de cette mignonne créature - moitié oiseau, moitié poupée -, les piécettes d'or fondaient que c'était un plaisir. Elle avait tous les caprices; et lui ne savait jamais dire non ; même, de peur de la peiner il lui cacha jusqu'au bout Ie triste secret de sa fortune.

    - Nous sommes donc bien riches ? disait-elle.

    Le pauvre homme lui répondait :

    - Oh ! oui... bien riches !

  Et il souriait avec amour au petit oiseau bleu qui lui mangeait le crâne innocemment. Quelquefois cependant la peur le prenait, il avait des envies d'être avare ; mais alors la petite femme venait vers lui en sautillant, et lui disait :

    - Mon mari, qui êtes si riche! achetez-moi quelque chose de bien cher..

    Et il lui achetait quelque chose de bien cher.

  Cela dura ainsi pendant deux ans ; puis, un matin, la petite femme mourut, sans qu'on sût pourquoi, comme un oiseau... Le trésor touchait à sa fin ; avec ce qui lui restait, le veuf fit faire à sa chère morte un bel enterrement.

    Cloches à toute volée, lourds carrosses tendus de noir chevaux empanachés, larmes d'argent dans le velours, rien ne lui parut trop beau. Que lui importait son or maintenant ?... Il en donna pour l'église, pour les porteurs, pour les revendeuses d'immortelles : il en donna partout sans marchandises... Aussi, en sortant du cimetière, il ne lui restait presque plus rien de cette cervelle merveilleuse, à peine quelques parcelles aux parois du crâne.

    Alors on le vit s'en aller dans les rues, l'air égaré, les mains en avant, trébuchant comme un homme ivre. Le soir, à l'heure où les bazars s'illuminent, il s'arrêta devant une large vitrine dans laquelle tout un fouillis d'étoiles et de parures reluisait aux lumières, et resta là longtemps à regarder deux bottines de satin bleu bordées de duvet de cygne. « Je sais quelqu'un à qui ces bottines feraient bien plaisir », se disait-il en souriant ; et, ne se souvenant déjà plus que la petite femme était morte, il entra pour les acheter. Du fond de son arrière-boutique, la marchande entendit un grand cri ; elle accourut et recula de peur en voyant un homme debout, qui s'accotait au comptoir et il regardait douloureusement d'un air hébété. Il tenait d'une main les bottines bleues à bordure de cygne, et présentait l'autre main toute sanglante, avec des raclures d'or au bout des ongles.


    Telle est, madame, la légende de l'homme à la cervelle d'or.

  Malgré ses airs de conte fantastique, cette légende est vraie d'un bout à l'autre... Il y a par le monde de pauvres gens qui sont condamnés à vivre avec leur cerveau, et payent en bel or fin, avec leur moelle et leur substance, les moindres choses de la vie. C'est pour eux une douleur de chaque jour ; et puis, quand ils sont las de souffrir...


Tel fut le texte qui nous servit de support au cours du bac blanc en cette belle et ô combien étouffante journée de juin.
L'idée de commenter un extrait de ce texte, m'insupportant, pour la simple raison que je ne comprendrai jamais l'interêt d'étudier un bout de texte, un morceau d'oeuvre incomplet, tout comme je ne vois pas l'interêt de regarder la moitié d'un film, dans la mesure où, selon mon point de vue en tout cas, une oeuvre écrite repréente, comme un film, un tout qui n'a d'interêt que si on le regarde dans son intégralité.
Après, naturellement, on peut aimer comme les profs l'idée de disséquer le texte comme une grenouille agonisante, tripatouillant allégrement les mots comme on manipule les intestins de la grenouille, prenant un plaisir d'aliéné à massacrer une structure pour le plaisir de montrer qu'on peut le faire.
En outre, j'eus sans doute pris la dissert', mais jouer au scribouillard sur 3-4 pages pour me demander pourquoi des illustres auteurs comme Alphonse Daudet, la Fontaine ou autres ont utilisé des récits fantastiques pour transmettre une vérité ou une leçon sans avoir la moindre petite idée de ce qui avait pu leur passer par la tête à ce moment-là, m'obligeant à spéculer sans jamais savoir si j'pense exactement comme lui où si comme un bel ahuri je suis complètement à côté de la plaque, non j'aurais trop l'impression de jouer le rôle de ma prof, qui semble adorer essayer de penser comme Alphonse Daudet, Voltaire ou tout autre auteur qui lui tombe sous la main. Sauf que je ne suis guère convaincu, tout du moins je l'espère pour lui, que Voltaire ait jamais atteint une niveau de sénilité tel qu'il ait pu répéter le mot "évidemment" plus de 300 fois en 2 heures, et ça n'est pas une hyperbole.
Ce qui amène donc inéluctablement au sujet d'invention.
Epreuve déjà connue pour être en elle-même dangereuse car plus sévèrement notée, le fait est qu'elle était encore plus complexe pour nous dans la mesure où l'ancêtre qui assure le rôle pour notre classe de pseudo-professeur ait passé le temps qu'elle aurait pu consacrer à nous préparer à ce sujet à raconter sa vie, notamment le fait qu'elle n'avait toujours pas corrigé des copies que nous lui avions rendu 3 mois plutôt parce qu'elle se devait de rester au chevet de ses vieux parents malades - personnellement j'dis pas mais vu son âge à elle, j'pense qu'à l'âge que doivent avoir les parents, on aiderait plus l'économie en les échevant, on a pas inventé l'euthanasie pour rien - qui naturellement ne pouvaient se passer de sa présence tous les week-ends pendant deux mois, quoique le plus intéressant fut d'imaginer la scène lorsqu'elle nous apprit qu'elle avait aidé à déménager les meubles de ses vieux parents - toujours malades attention, déjà croulant s et malades, en plus ils veulent se finir en déménageant, soit la maladie est pas si grave où soit ils avaient pensé avant moi à l'euthanasie - sachant qu'elle parvient déjà à se coincer le dos en s'asseyant à son bureau. Enfin supposons que les couverts avaient une telle valeur qu'ils aient eu besoin qu'elle les déplace un par un, enfin je m'égare.
Ne pouvant m'empêcher ayant terminé la lecture de cet agréable conte, je ne pus m'empêcher de penser que si le pauvre homme à la cervelle d'or avait plus usé de sa cervelle que de l'or dont elle était constituée, il se serait sans doute épargné nombre de maux de têtes à force de trop gratter le fond de son portefeuille.
Enfin sans doute est-il vrai que l'argent ne fait pas le bonheur, mais on peut remarquer que l'or non plus car, si rouler dessus est trés probablement agréable, l'avoir dans la tête est nettement moins pratique.
Cela dit, je dois tout de même reconnaitre que dans le cas de l'homme à la cervelle d'or, l'appât du gain pousse à la réflexion, puisque pour récolter de l'or il a du beaucoup se gratter la tête...

11 juin 2006

Au commencement...

Et le majestueux rapace déploya ses ailes dans un envol alliant grâce et beauté, tandis qu'il faisait virevolter maintes poussières. Ces poussières, dégringolant rapidement d'un pan de montagne, entrainèrent des gravillons, ces gravillons entamant une descente à vitesse grandissant. Ainsi se joignirent à la chute des minéraux de dimension sans cesse grandissante, jusqu'à finir par atteindre la taille de rochers, formant une splendide avalanche de pierres qui dévala à une vitesse inouïe le flanc de montagne. Parvenant finalement au terme de sa chute, l'avalanche clot la vie d'une dizaine de randonneurs, personnes aimant la montagne mais que la montagne sembla ne pas aimer.
Pendant ce temps, quelques photographes adeptes de nature s'extasiaient sur l'envol du magnifique rapace, sans se douter qu'il était à l'origine du décès de leurs amis qui étaient partis se promener. Cette histoire, totalement imaginaire quoique que potentiellement tout à fait vraisemblable, laisse à penser que si pierre qui roule n'amasse pas mousse, elle parvient tout de même à faire autant mal qu'à donner la frousse.

risque_de_chute_de_pierres

Ainsi cet espace sera un exutoire où la plume, mêlée de sarcasme deviendra une lame, tailladant avec un bonheur et une joie perverse la chair de la bêtise humaine, se régalant du sang arriéré et décérébré de cette éminente espèce qu'est l'être humain, toujours aussi apte à se cogner la figure, qu'il fut "civilisé" rasé et en costume, ou "barbare" poilu et vêtu de peau d'ours.

(A noter que les femmes actuelles tiennent sans doute à revenir à la préhistoire en se revêtant de peau, quoi qu'elles semblent avoir plus tendance à préférer le crocodile que le mammouth, et se maquiller avec des extraits de placenta qu'avec de la boue.)

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